top of page
Rechercher

L'injonction de l'estime de soi ou la performance à tout prix

  • thomasgrimont
  • 15 mars 2022
  • 3 min de lecture
Dépréciation, insatisfaction, auto-critique… Avoir une faible estime de soi n'est pas sans incidences sur la vie professionnelle. Origines et conséquences.
Quelles différences entre “estime de soi” et “confiance en soi” ?

Estime de soi et confiance en soi ne sont pas synonymes. L’un porte sur l’être (jugement sur soi) et l’autre sur le faire (jugement sur sa capacité à faire). Evidemment les deux sont étroitement corrélés mais pas interchangeables. C’est pour cela qu’au travail on se permet de dire « il faudrait que tu aies plus confiance en toi » et non « il faudrait que tu aies une meilleure estime de toi ». La confiance en soi est plus visible et modifiable : on peut en effet agir en montrant de la confiance, même si on ne la ressent pas.


La théorie de l’attachement

Certains psychologues considèrent qu’environ une personne sur deux souffre d’un problème d’estime de soi. Ils s’appuient pour cela sur la théorie de l’attachement. Une personne a ce qu’on appelle un attachement sécure qui provient de parents fiables, aimants, présents sans être intrusifs. Ces personnes auraient une bonne estime de soi.

Les autres types d’attachement sont dit insécures (anxieux, évitant, désorganisé), en lien avec des parents absents, peu fiables, intrusifs ou surtout dont l’amour était absent ou conditionnel, en particulier conditionné à la performance, par exemple scolaire. Ces personnes auraient une estime de soi basse ou, en tout cas, instable.


Si avoir une mauvaise estime de soi est aussi répandu, il faut sans doute regarder au-delà de l’individu…

[...]


Les causes culturelles d’une faible estime de soi

Pour la culture, depuis notre enfance nous sommes « classés » et on compare notre performance aux autres élèves à l’école, puis à nos collègues au travail. Le fait d’être en-dessous de la moyenne en termes de performance peut se traduire par un sentiment (erroné) de ne pas être à la hauteur en tant que personne.

Toujours sur la culture, les réseaux sociaux, par la puissance et la sélectivité de ce qui y est publié (les moments positifs forts de la vie des gens, pas leurs moments de déprime en général), font que nous pouvons en tirer la conclusion (encore erronée) que la vie doit toujours être exaltante et joyeuse et que, sinon, c’est qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez nous.

[...]


Les causes psychologiques du manque d’estime de soi

Sur le plan psychologique, lorsque notre cerveau n’est pas occupé à une tâche, c’est ce qu’on appelle le mode par défaut qui prend les commandes. Il amène (entre autres) à l’introspection, autrement dit aux pensées sur soi. Le problème est que ces pensées ont tendance à être négatives. Il y a également les propriétés du langage et donc de la pensée humaine. D’autres animaux savent comparer des objets entre eux selon leurs propriétés physiques mais les petits humains sont les seuls à apprendre à comparer sur le plan symbolique, par exemple de la valeur. (...) C’est ce qui fait qu’on va apprendre très tôt à comparer notre valeur à celle des autres.

Pour toutes ces raisons la question de l’estime de soi n’est pas près de s’en aller. Ce qui ne nous empêche pas d’essayer de régler la question, en luttant en permanence, notamment pour être à la hauteur en termes de performance ou au-dessus des autres. Le problème est que la victoire est fragile : on ne peut pas être au top tout le temps et toute sa vie et on revient à la case départ.


 
 
 

Comments


bottom of page