"Travailler quand vous voulez" : entre critères horaires et efficacité
- thomasgrimont
- 25 mars 2022
- 3 min de lecture
Travailler tôt le matin, tard le soir ou même la nuit, selon ses envies. C'est ce que permet le mode de travail 'asynchrone', adopté par certaines entreprises en France qui souhaitent favoriser l'équilibre vie pro - vie perso de leurs salariés.

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Le résultat plutôt que les heures
Organiser ses journées au jour le jour, en fonction de ses contraintes, envies et habitudes. « Je ne suis pas du matin. Mes collègues savent que je ne commence jamais ma journée avant 10 heures » (...). La PME a adopté le travail asynchrone depuis la pandémie. « On avait déjà beaucoup de flexibilité avant, avec la possibilité de télétravailler, mais on avait globalement des horaires de bureau classiques. La crise sanitaire a changé les choses. » L'entreprise a rendu ses locaux et les salariés sont passés en télétravail complet avec l'autorisation de travailler d'où ils veulent, même sur différents fuseaux horaires. (...)
(...) Le travail asynchrone n'en est qu'à ses prémices. « Ce n'est pas ancré car on a encore en France une forte culture du présentéisme, même à distance, avec des managers qui ont des difficultés à lâcher prise sur les horaires ».
Cette méthode de travail est plus courante dans les pays anglo-saxons. (...) « Aux Etats-Unis, des entreprises ont mis en place un mode de travail asynchrone dès les années 2010, au moment du développement du cloud et d'outils de gestion de projet en ligne permettant d'exercer en équipe, à distance et en temps réel. »
Dans l'Hexagone, les entreprises qui ont adopté le travail asynchrone seraient plutôt des start-up ou PME. « Avec la pandémie, des gros groupes sont passés à un mode de travail hybride entre télétravail et présentiel, avec des horaires classiques, note-t-il. Mais beaucoup d'entreprises ne sont pas prêtes à adopter le travail asynchrone, alors que c'est ça, la vraie révolution du télétravail ! » [...]
Une communication à l'écrit
Forcément, quand certains salariés travaillent aux aurores, d'autres la journée, le soir ou la nuit, cela demande une certaine organisation. Les salariés (...) communiquent énormément à l'écrit, par le biais de messageries en ligne comme Slack. Quand ils sont absents, ils l'indiquent dans leur agenda ou sur leur messagerie, en précisant quand ils reviennent.
Que des décisions soient prises, que des collaborateurs avancent sur un projet ou qu'ils rencontrent des clients, tout est consigné sur une plateforme. « Cela permet, quand on a une question, de la consulter à n'importe quel moment et de généralement trouver une réponse ». Si la réponse n'y est pas, les collaborateurs peuvent poser la question en spécifiant sous quel délai ils attendent une réponse.
Pour se coordonner, les équipes de ces entreprises organisent généralement un point hebdomadaire (ou plus) durant lequel les collaborateurs doivent tous être connectés. Le reste du temps, elles évitent autant que faire se peut les réunions.
Offrir ce mode de travail flexible permet aux entreprises d'être plus attractives. « Tous les secteurs d'activité sont en extrême tension. Le travail asynchrone peut être un argument différenciant pour séduire un collaborateur en quête d'un bon équilibre vie pro - vie perso, et pour le fidéliser ».
Le travail asynchrone a toutefois ses limites. Il est réservé aux postes télétravaillables et dépend des contraintes horaires inhérentes à la mission. Par exemple, si un commercial peut effectuer sa mission à distance, il doit tout de même être disponible au moment où les clients/prospects le sont.
Et ce mode de travail est plutôt réservé aux cadres, qui ont des contrats avec des forfaits jours et non horaires, et sont donc rémunérés sur la base d'un nombre de jours travaillés annuellement, sans décompte du temps de travail. Pour ceux qui peuvent y prétendre, ce système est l'avenir, « car il permet d'organiser son travail en fonction de sa vie et non plus l'inverse. »
Extrait de "Travail asynchrone : dans ces entreprises, les salariés travaillent quand ils veulent" in Start.lesechos.fr
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